A toutes les personnes que la vie met en joie, pour qui se lever le matin est synonyme d'émerveillement quotidien, je suggère quelques chansons pour s'amuser et faire la fête. Voici mon top ten commenté (si, si). Ce top ten est sponsorisé par la famille Fisher, maison de pompes funèbres qui vous conseille une excellente assurance-vie avant l'écoute de ces chansons. Les Fisher possèdent une vaste gamme de cercueils qui pourraient rapidement vous être utiles.
1. The Smiths - I know it's over (de The Queen is dead - 1986)
Le Moz parle avec sa maman que la vie, c'est pas beau, que les gens sont méchants avec lui, qu'il se sent tout seul, qu'il aimerait que quelqu'un l'aime (un garçon? une fille? Avec le Moz, vous le serez jamais). Une chanson que je déconseille fortement à toute personne qui a un pied dans la tombe ( pour cela, voir la notice d'utilisation et les précautions d'usage au dos du disque). Zut, c'est trop tard, vous avez les deux pieds dedans. Le Moz, c'est contagieux.
2. Red House Painters - Summer Dress (de Ocean Beach - 1995)
Les peintres de la maison rouge, c'est d'abord une personne, Mark Eitzel, qui aurai trop écouté Morrissey dans les années 80. Et voilà ce que ça donne. Un gars heureux de vivre et ça s'entend dans ce qu'il fait.
Summer Dress en est un parfait exemple. Une composition qui concurrence allègrement le Big bisous de Carlos dans la série chansons à boire. Sauf que chez Mark, c'est plutot chansons à boire et à se jeter par la fenêtre. Mais de toute façon, tout ce qu'il ne faut pas faire est indiqué au dos de la pochette avec un numéro à composer en cas d'urgence (tentative de suicide par exemple).
3. Aimee Mann - You do (de Bachelor number 2 or the last remains of the dodo - 2001)
Ah, sacrée Aimee, une des plus grandes criminelles du siècle, responsable de milliers de suicides et co-respnsable avec Morrissey de centaines de milliers d'autres.
Bon, cette chanson, c'est du Bézu à l'envers (mais si vous connaissez, l'auteur de la danse des canards, ne me dites pas que vous n'êtes jamais allés à un mariage, surtout celui de votre beau-frère Gilbert, le chauffeur routier qui porte une énorme gourmette en or).
Aimee a cette qualité que peu de gens possèdent. Elle a une joie communicative. Ecoutez. Vous m'en direz des nouvelles.
4. American Music Club - Miracle on 8th street ( de Everclear - 1991)
Les gars du club de la music américaine sont également des fêtards de légende, auteurs de chansons paillardes inoubliables du style Garçons bouchers. Cette chanson est une parfaite illustration de leur art si particulier. Attention lorsque vous choisirez le calibre de votre revolver pour mettre fin à vos jours, les American music Club vous expliquent comment procéder. Ecoutez attentivement les paroles pour cela.
5. Arab Strap - One four seven (de Elephant Shoe - 2000)
Arab Strap, c'est comme ma tante Henriette, leur credo est que la vie est une chance dont il faut profiter au maximum chaque jour que Dieu fait. Tata s'est jetée d'un pont le 27 mars 1998 (paix à son âme).
Mais revenons à nos Arab Strap, une sorte de Radiohead qui aurait copulé avec Low. Ca donne un enfant déstabilisé, rejetant en bloc les valeurs de notre société occidentale, renfermé sur lui-même (Molmeus?). Leur art est basé sur des mélodies légères, percutantes et catchy. Si ce que je raconte est totalement faux et inventé, ne venez pas vous plaindre après. De toute façon, je ne viendrai pas desserrer la corde que vous avez passé inconsciemment autour de votre cou après l'écoute de cette chanson. Je suis FatFrancis, pas Mère Teresa.
6. This Mortal Coil - Song to the siren (It'll end in tears - 1984)
Cette dépouille mortelle(c'est leur nom en french) annonce d'entrée le décor. Avec eux, on n'a pas affaire à une carambar party avec champomy et fraises tagada . Non, au départ, This Mortal Coil, c'est un concept du label 4AD (celui qui a signé les Pixies, je me marre!!!). On y retrouvait donc tous les fleurons du label, essentiellement gothiques, des années 80: les Cocteau Twins, Dead Can Dance, Clan Of Xymox, Ultra Vivid Scene... Ces gens-là pour qui la vie était une fête permanente se réunissaient régulièrement pour faire un mix de leur art joyeux.
Song to the siren est une reprise de Tim Buckley par Liz Fraser des Cocteau Twins (mais si, celle qui chante Tear Drop sur Mezzanine de Massive Attack, bande d'incultes). Bref, une chanson qu'on passe en boom après le quart d'heure américain (quand les filles invitent les garçons à danser). Sauf que là, c'est pour le quart d'heure funèbre. Tout le monde invite tout le monde à se pendre.
7. The Cure - One hundred year ( de Pornography - 1982)
Ah, une compile de ce style sans les Cure n'aurait aucun sens. Surtout, si l'on n'y fait pas figurer une chanson de cet album mythique qu'est Pornography. Là, le Robert est au maximum de son art lugubre (d'ailleurs après cet album, véridique, il était à deux doigts de se flinguer).
Bon, ça commence par une phrase totalement nihiliste et misanthropique comme je les adore: "It doesn't matter if we all die". Oh, Robert, t'es pas gentil. Si tout le monde meurt, qui c'est qui qui va écouter tes disques? Les rhinocéros? les toucans? Hum, quoique... Ensuite, cette chanson possède une atmosphère digne de Joy Division (j'y reviendrai plus loin) avec des synthés et des orchestrations qui font penser à une parade funèbre.
Le plus bizarre dans tout ça est que Robert Smith soit encore en vie, vingt ans après ce disque. A mon avis, c'est un sosie qui l'a remplacé au sein des Cure, le vrai s'étant réellement tiré une balle.
8. Joy Division - Atmosphere ( de Substance - 1988)
C'est quand même paradoxal de s'appeler les Divisons de la joie et de chanter la mort. Quel humour noir, ils avaient!!
Bon là, hum, c'est du sérieux. Je vous prierai donc de ne pas rire (oh et après tout, ceci est un CONTRE blog, donc rions). Le chanteur, Ian Curtis, s'étant réellement suicidé. Encore un qui n'a pas supporté le poids de ses compositions.
Joy Division c'est pas des mélodies du style "Promenons-nous dans les bois, tralali tralala". Ceux qui crurent ça le payèrent cher puisqu'on retrouvait systématiquement leur cadavre baignant dans leur sang avec comme fond sonore "Atmosphere". Ils l'avaient bien cherché, me direz-vous. Pas faux.
"Atmosphere", c'est les bases du gothique: basse puissante, voix très grave, orchestrations mélancoliques voire dépressives, romantisme, évocations des thèmes de l'abscence, de la solitude, de la mort... Bref, des thèmes chers aux Grosses Têtes et à Guy Carlier.
Chanson à conseiller aux fans des Musclés.
9. In The Nursery - The engraver (de Duality - 1992)
Là, je précise aux jeunes parents de ne pas emmener leurs enfants dans cette nurserie là car ils pourraient avoir de sérieux problèmes.
C'est pas la nurserie de la série " La fête à la maison". Non, c'est plutôt celle de la famille Adams mais en version gore. Ceux qui ne m'ont pas écouté se sont ensuite plaints d'avoir des enfants bizarres (n'est-ce pas Molmeus?). Quoi qu'il en soit, cette chanson, en français, "le fossoyeur", sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, a enterré un paquet d'inconscients s'étant par mégarde aventurés à écouter ce disque.
10. Bonnie "Prince" Billy - Master & Everyone (de Master & Everyone - 2003)
J'aurais pu terminer sur une note féminine. Car les femmes savent aussi être très cruelles, style Joni Mitchell, Catpower, Kate Bush ou Lisa Germano.
Non, je préfère vous conseiller Bonnie "Prince" Billy. Car, les compos de Bonnie, c'est comme du cyanure, mortel.
Tiens, rien qu'en écoutant Master & Everyone, on sent le souffle glacial de la mort parcourir sa nuque. C'est en se retournant qu'on s'aperçoit que c'est juste le vent tournoyant du barrage duquel on va sauter pour mettre fin à cette souffrance insupportable.
Bon, cette chanson, comme toutes celle de notre bon ami est un pousse au crime. C'est pour cela qu'il est enfermé dans l'asile de Fort Bravery dans l'Arizona car ce serial killer est un psychopathe responsable du suicide de nombreux innocents (enfin pas si innocents que ça, personne ne les a obligés à mettre ces disques sur leur platine.)
Ma compilation est enfin terminée. Je voudrais remercier mon ami Craig Armstrong pour ses précieux conseils dans la réalisation de cette playlist. Craig n'a pas pu venir car il est condamné à mort pour crime contre l'humanité depuis qu'il a sorti "The Space between us", véritable bombe nucléaire à retardement qui menaçait l'espèce humaine dans son ensemble. So long Craig.
Enfin ne figurent pas dans cette compil' et c'est regrettable des asassins de la trempe de Brendan Perry, Dead Can Dance, David Bridie, David Sylvian, Eels, Enya, Fiona Apple, Japan, Julie Doiron, Lamb, Leonard Cohen, Kristin Hersch, Jessy Sykes, Loreena McKennitt, Low, Sigur Ros, Mùm, Mogwai... Mais on pense quand même à eux dans leur prison.